Last updated on août 13, 2019
L’ancien gouvernement n’a pas été assez strict par rapport à la lutte contre la corruption. Mais malgré les statistiques alertantes enregistrées en 2017, les citoyens Malagasy restent optimistes quant à la lutte. Et TI-IM encourage le gouvernement à prendre les mesures nécessaires contre la corruption.
Des sondages illustratifs
76% des citoyens interrogés par Global Corruption Barometer (GCB) et Transparency International Initiative Madagascar (TI-IM) pensent que la corruption a empiré en 2017, selon les explications apportées pendant la Journée africaine de la lutte contre la corruption, ce jeudi à Anosy.

Organisée par TI-IM en partenariat avec GCB, la dixième édition a révélé que les citoyens Malagasy, dont trois sur quatre des sondés, jugent sévèrement l’ancien gouvernement corrompu dans la mesure où seuls dix pour cent (10%) considèrent positivement l’action de l’exécutif contre la corruption durant l’année 2017, soit le deuxième taux d’insatisfaction le plus élevé parmi les trente-cinq pays interrogés par le GCB.
En effet, la police est l’institution perçue comme la plus affectée par la corruption, selon les explications de Laeticia Razafimamonjy, Coordonnateur de projet du cabinet COEF RESSOURCES et représentante de l’Afrobaromètre à Madagascar, en marge de la présentation des résultats de l’Afrobaromètre de jeudi.
Elle a souligné que quarante-quatre pour cent (44%) des personnes enquêtées estiment que la plupart des policiers sont corrompus. En outre, les juges et les magistrats sont la deuxième catégorie professionnelle perçue comme la plus corrompue dans la Grande île. Avec les trente-neuf pour cent (39%) des estimations des personnes sondées, ce corps est très corrompu contre trente-quatre pour cent (34%) en moyenne dans les trente-cinq (35) pays africains évalués.
A cet effet, TI-IM encourage le gouvernement à mettre leurs engagements contre la corruption pour améliorer les résultats de l’Afrobaromètre en 2020.
Optimiste
Positive sur la lutte contre la corruption, trois sur quatre des citoyens Malagasy estiment qu’ils peuvent réagir et lutter contre la corruption tout en signalant les institutions qui luttent contre incitations illicites, à savoir le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO).

Selon les statistiques enregistrées par l’Afrobaromètre, Madagascar détient le quatrième taux de corruption le plus élevé des trente-cinq (35) pays participants à ce cycle d’enquête.
La corruption freine le développement économique et démocratique, et à Madagascar elle est présente autant dans la sphère politique que dans les services publics. C’est pourquoi, depuis 2004 le pays s’est engagé dans la lutte contre la corruption en se dotant de plusieurs institutions comme le Bianco, le Service de renseignement financier de Madagascar (SAMIFIN), le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) et le Pôle anti-corruption (PAC). Cette chaine d’institutions permet la réception des dossiers de doléances jusqu’au traitement juridique de la corruption.
Henintsoa Hani