Last updated on janvier 9, 2020
S’accepter soi-même sur le plan physique est encore difficile pour de nombreux individus malagasy. La question de l’acceptation de ses cheveux au naturel fait encore partie des débats au cœur des discussions sur les réseaux sociaux, d’où l’existence des évènements tels que Korotam-bolo.
Acceptation de soi : un combat à mener, un chemin à construire

Depuis les mouvements Nappy qui ont eu lieu dans le monde, puis se sont étendus à Madagascar, depuis les différents évènements autour de l’identité capillaire, le débat ne devrait plus se poser. Pourtant, aujourd’hui, l’acceptation des cheveux de soi ou d’un tiers, au naturel, provoque encore des discussions houleuses sur les réseaux sociaux, ainsi que dans la vie de tous les jours.
Pour ne citer que les buzz relatifs aux règlements intérieurs au sein de certains établissements scolaires de la Capitale, qui a entrainé des réactions en chaine sur Facebook.
Face à cela, les adhérents au mouvement Nappy, les organisateurs, mais aussi les participants à l’évènement « Korotam-bolo », ont reconnu que le chemin est encore long à Madagascar, pour instaurer cette acceptation de soi au sein de la communauté.
« Le chemin est encore long. Le débat ne devrait plus se poser. Et pourtant, c’est encore le cas. Pour que cela s’arrête, il faut que tout le monde comprenne que l’acceptation de soi est un combat. Non seulement le combat des « curly » ou des personnes aux cheveux lisses, mais le combat de tout le monde », a témoigné Nivo Lalandy, Positive Influencer à Natioraly Happy.
Cependant, le chemin est en pleine construction. En effet, le retour des cheveux au naturel est devenu une tendance, et plus même : une véritable manifestation de l’acceptation de soi. Bien que stéréotypes et jugements soient encore véhiculés, ces derniers sont moins fréquents et forts, et la voix des personnes qui ont assumé le naturel, notamment les jeunes, se font de plus en plus entendre.
« Nous souhaitons instaurer l’acceptation de soi au niveau national. Nous souhaitons que chacun assume ses cheveux au naturel, et aussi qu’on arrête les jugements. Les Malagasy n’ont pas tous des cheveux lisses, et pourtant, c’est devenu un idéal de beauté : avoir les cheveux lisses pour être beau/belle. Et ce n’est pas que dans la Capitale, c’est une mentalité que l’on voit même en Provinces ? Et c’est ce que l’on veut changer », ont expliqué Ny Aina Ramiliharilala et Jessica Andriantiana, organisatrices.
L’évènement Korotam-bolo a réuni cinq intervenants issus du secteur capillaire: Allyah Douh Randrianjanaka, Ando Be Tsarakely, Carine Razanajatovo, Nivo Lalandy et Tom Streetrebel.
L’évènement souhaiterait ainsi se développer dans les Provinces, à moyen terme.

Korotam-bolo

L’évènement « Korotam-bolo » a eu lieu le Samedi 14 décembre à Le Pavé Antaninarenina. Ce fut la deuxième édition.
Cette deuxième édition s’est distinguée de la première par un plus grand nombre des activités proposées aux visiteurs.
Cette année, les startups malagasy spécialisés dans les produits capillaires ont été mises en avant.
« Il s’agit aussi de promouvoir le « vita malagasy », a souligné les organisatrices.
La troisième édition aura lieu en 2020, sauf changement.