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Facebook, la boîte à narcissisme

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Last updated on février 13, 2018

Facebook, ce réseau social qui a tout changé, je l’affuble souvent d’une périphrase narquoise : la boîte à narcissisme.  Un système de réseautage qui semble anodin, consistant tout simplement à faire semblant de se préoccuper des autres pour qu’on se préoccupe de nous.

Faire semblant

Maître Renard nous répondra simplement que c’est une formule vieille comme le monde. Le principe de Facebook est simplissime, être récompensé à chaque fois que l’on parle de soi. Qui d’entre nous n’a jamais ressenti cette excitation étrange après avoir posté une photo assez flatteuse ou un one-liner dont nous sommes fiers ? Nous avons cette impression, à cet instant précis, que le monde entier nous regarde, nous reconnaît et nous applaudi. Nous allons même jusqu’à fouiller les noms de tous ceux qui ont « aimé » cette fameuse publication.

Ainsi, avons-nous l’impression qu’autrui nous estime. Trois, quatre discussions en messagerie privée en parallèle et un point commun : des conversations vides de sentiments et vides de contenu mais qui pouvaient durer des heures, tous les jours. Lorsque l’on défilait ses actualités, on distribuait des « j’aime » à toutes les publications sans s’y attarder plus d’un quart de seconde (sauf, bien sûr, si la connexion était mauvaise).

Souvent, j’entendais dire, « Je déteste cette fille! » ou « Quelle photo horrible! » ou encore « Regarde un peu cet abruti! », juste avant que mon locuteur ne clique sur le pouce bleu. Le grand paradoxe : tout le monde fait cela et tout le monde est quand même content de chacun des  j’aime  sur ses propres publications.

Facebook
Le principe de Facebook est simplissime, être récompensé à chaque fois que l’on parle de soi.
cc: Pixabay

C’est ainsi que se résume Facebook. Faire semblant de se préoccuper des autres pour qu’en échange, ils fassent semblant de se préoccuper de nous, sauf que nous, nous voulons quand même y croire.

Complexe social

Ce pouvoir d’être publié qui se transforme peu à peu en droit, nous le ressentons comme un besoin vital. Chacun de nous, par le biais de la publication, se sent être une personnalité célèbre.  Tel un chanteur qui ne connaît pas ses fans, nous aimons l’idée que ces illustres inconnus s’aventurent sur notre mur. Ils nous observent sans pouvoir nous atteindre.

Si certains sollicitent notre intérêt dans le but de mieux nous connaître, d’autres regardent le spectacle tout le long sans jamais applaudir. Et nous-mêmes faisons, tour à tour, partie de l’une ou l’autre de ces deux catégories lorsque nous ne sommes pas l’objet même de l’attention. Bien sûr, la liberté d’expression est, grâce à Facebook, à son paroxysme. Chacun, qui qu’il soit, est libre de publier ce qu’il veut.

La seule censure éventuelle, c’est votre public qui la décide et nulle autre autorité. Une liberté qui devient vite une arme à double tranchant. Jamais la qualité n’avait été, à ce point, subjective. Des connaissances, des amis devenaient ou pensaient être devenues des mini-stars.

Facebook
Facebook, le réseau social par excellence.
cc: Pixabay

J’ai vu des gens qui me snobaient réellement et se donnaient des airs importants simplement parce qu’ils étaient populaires sur Facebook. D’autres étaient plus subtils, mais la vanité se lisait dans leurs gestes. C’est d’un véritable syndrome de Gulliver dont notre génération souffre. Nous avons été engloutis par ce petit monde virtuel qui nous donne l’impression d’être acclamés et admirés. Si la calculette a eu pour conséquence de nous faire oublier nos tables de multiplication ; Facebook, en nous sur-socialisant, nous soustrait du vrai sens des mots « amis» et « aimer ».

Nous perdons de notre éloquence en envoyant des emojis à la place des mots et pensons que ces icônes colorées ont été conçues dans le souci de respecter la complexité de nos sentiments. Facebook n’est pas une invention révolutionnaire capable de quantifier notre valeur grâce au nombre d’amis, au nombre de j’aime, aux commentaires complaisants. Facebook n’est pas la preuve formelle que vous êtes beau, cette ultime revanche contre ceux qui ont osé trouver le contraire. Ce ne sont pas vos publications qui changeront le monde, trop occupé à observer lui-même l’impact des siennes propres.

Dès que vous arrêterez, les gens vous oublieront aussitôt. Facebook n’est qu’un gigantesque dialogue de sourds. La bonne publicité, les communiqués, parler de ce qui importe lorsque nous projetons des rencontres; voilà des fiers services que Facebook nous rend. Notre profil Facebook n’est pas la vitrine qui définit qui nous sommes, donnant à qui le veut la liberté de nous juger à partir du peu qu’il sait.

On ne change pas le monde depuis son fauteuil, surtout si la gratification instantanée se fait le capitaine. Si nous tenons réellement à inspirer les autres et à leur montrer la force de notre caractère, nous savons que les actes valent mieux que mille publications, dusse chacune d’elles faire des milliers de j’aime.

Raconté par CLAUDIA RAOBELINA

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