Last updated on février 26, 2018
(1)Madagascar, comme dans beaucoup de pays de l’Afrique, l’avortement et tout ce qui concerne la santé sexuelle et la sexualité en elle-même, demeure des sujets tabous. En parler est encore très difficile. Et pourtant, l’avortement est devenu monnaie courante dans la Grande île, et est devenu un fait de société dangereux et alarmant.
(1)Cet article est la version raccourcie de l’article du même auteur : Tiasy, sur Mondoblog RFI. Lire l’article original sur http://tiasyraconte.mondoblog.org/2018/02/16/depenalisation-de-l-avortement-a-madagascar/
English version avalaible on https://www.booknewsmada.com/deaths-abortion-in-madagascar/
Près de 575 décès dus aux avortements
Selon une étude menée dans des cliniques hospitalières publiques de la Capitale, 75 000 avortements clandestins sont pratiqués chaque année dans la Grande île. Sur ces 75 000 avortements, près de 575 décès sont enregistrés. Ces chiffres sont sous-estimés, car il s’agit des cas enregistrés auprès des hôpitaux que des femmes ont rejoints après avoir été victime de complications suite à un avortement non sécurisé(1). Et d’ailleurs, selon toujours cette étude, 7,69% des décès maternels sont dus à des avortements non sécurisés dans la Grande île.
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Des études de l’Institut national de santé publique et communautaire (INSPC) en 2013 intitulé « Interruption volontaire des grossesses clandestines » ont aussi démontré que 53,5% des jeunes femmes entre 15 et 24 ans en milieu urbain avaient fait au moins un avortement pour l’année 2007, à Madagascar. Cela n’est pas un cas particulier car environ 50% des femmes dans la quarantaine ont déclaré avoir recours au moins une fois à l’avortement avant l’âge de 25 ans, a-t-on appris dernièrement.

cc: Pixabay
La majorité des femmes qui ont avorté n’ont pas eu recours à des méthodes contraceptives lors du rapport sexuel, et ont choisi d’avorter essentiellement à cause des contraintes sociaux et psychologiques : peur du regard de la société, menace de la part de sa famille ou de celle du père de l’enfant, menace directe de la part du père de l’enfant, contraintes religieuses, peur d’un avenir incertain…
Depuis plus d’un an maintenant, les cas d’avortement non réussis se multiplient à Madagascar. Plus la pratique de l’avortement est interdit dans la Grande île, plus celui-ci se fait incognito. Quand ce n’est pas un médecin – pas forcément un spécialiste – qui le fait, c’est la femme même qui se cure l’utérus – oui, c’est arrivé ! Une femme s’est curée son utérus avec des aiguilles à tricoter.
Face à cette terrible réalité, Des associations et plateformes, notamment féministes, appellent ainsi à la légalisation de l’avortement. Mais cette possibilité secoue la société, la religion et la culture malagasy. […]
Des solutions à proposer

cc: Tiasy (pour Book News Madagascar)
D’après Olivia Rajerison, juriste, la loi interdisant l’avortement doit être revue de près.
« La loi doit coller aux réalités qui existent dans le pays », a-t-elle souligné hier, à Behoririka.
Une loi qui ne colle plus aux réalités de la société n’en est plus une. Oui, mais les autorités concernées sont-elles conscientes de cela ?
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Des solutions peuvent être proposées pour dépénaliser ou tout simplement atténuer l’avortement à Madagascar: plaidoyer, mouvement de manifestation pacifique, sensibilisation des jeunes filles, jeunes femmes et femmes, renforcement et application des sanctions pour les crimes et délits portant atteinte à la vie, mais aussi une meilleure éducation et une responsabilisation de tout un chacun. Dans cette responsabilisation, il ne faut pas oublier les hommes, qu’ils soient des hommes politiques, des hommes d’églises, des hommes de bureaux ou du monde du business, car les hommes jouent aussi une responsabilité dans la procréation.
Tiasy
(1)Cet article est la version raccourcie de l’article du même auteur : Tiasy, sur Mondoblog RFI. Lire l’article original sur http://tiasyraconte.mondoblog.org/2018/02/16/depenalisation-de-l-avortement-a-madagascar/