Last updated on décembre 4, 2019
Les coûts d’octroi de prêt seront réduits grâce au nouveau système qu’est le BIC. Un processus qui permet le réseautage des banques de Madagascar à l’octroi des donnés des abonnés bancaires malagasy.
BIC ou Bureau d’Information sur le Crédit
Outil d’aide. Le Banky Foiben’i Madagasikara (BFM), avec l’appui technique et financier de la Banque mondiale et la Société Financière Internationale (IFC), a mis en place le premier Bureau d’information sur le crédit (BIC) à Madagascar en Janvier 2019. Opérationnel d’ici janvier 2020, les banques, les IMF et les entités supervisées auront leurs systèmes automatisés connectés au BIC pour avoir un rapport de crédit des autres services. En d’autres termes, ils seront tous engagés sur un même réseau.
Initié par le BFM, le BIC est une structure, en complémentarité à la Centrale des risques (CdR).
Le BIC facilite la réduction des coûts de risques pour les prêteurs. Il améliore également l’accès aux crédits dans la mesure où moins de 3 % de la population ont accès aux crédits bancaires sur les 10% des Malgaches qui possèdent un compte de dépôt.
« En réalités, les banques ne veulent pas partager leurs données. Mais dans le monde entier, les lois prévoient que les entités supervisées partagent obligatoirement les données avec les BIC et surtout qu’ils consultent les BIC avant d’accorder un prêt. C’est déterminant pour contrôler les risques systémiques du pays », a indiqué Oscar Madeddu, expert IFC dans le domaine des Crédits Bureaux lors de sa rencontre au sein du Ministère des Affaires Etrangères, samedi.
Selon l’expert, un BIC aide à augmenter le volume de crédit en circulation, diminuer les mauvaises créances et diminuer radicalement les couts d’octroi des prêts.
« Avec les BIC, on peut passer immédiatement à l’automatisation de 70 à 80 % des demandes de prêts. Les banques et IMF peuvent ainsi donner un prêt assez conséquent pour un coût moindre », note-t-il puisque « Chaque mois, le BIC doit envoyer au régulateur des statistiques qui sont compilées sur les données qu’ils reçoivent pour aider et supporter la banque centrales dans sa mission de contrôleur de système ».

Bonne voie pour Madagascar

Aujourd’hui en Afrique, 33 pays disposent d’un Crédit bureau. Pour le cas de Madagascar, il est ainsi question de donner aux 97 % qui sont invisibles aux banques une chance d’avoir un prêt. « Nous avons fait la même chose dans 80 pays dans le monde, avec le programme en 15 ans. Et les expériences effectuées ont démontré que les Crédits bureaux ont fait augmenter la possibilité d’accès aux crédits », a-souligné l’expert en IFC.
Suite à l’appel d’offres international lancé par BFM, CRIF S.p.A a été sélectionné pour développer et gérer le premier bureau de crédit privé à Madagascar, d’après les explications reçues lors de la conférence de presse sur l’évènement du mardi, à la banque centrale, lundi dernier.
En somme, le BIC permet d’améliorer l’infrastructure financière en réformant l’accès aux crédits tout en maitrisant les risques. Il garantit la réputation tout en permettant d’écarter les garanties classiques. Dans le cadre de son opérationnalisation à Madagascar, une conférence internationale sous le thème « Infrastructure financière moderne basée sur le partage des données : une forte valeur ajoutée à l’accès au crédit » s’est tenu au CCI Ivato, hier.
Elle était animée par des experts internationaux spécialisés dans plusieurs domaines (banques, institution de microfinance, fintech, informatique, services aux entreprises, etc.) qui vise à s’enquérir des expériences des autres pays en matière de mise en place et exploitation d’un BIC ainsi que celles d’institutions financières étrangères sur les évolutions induites par la présence d’un BIC dans leur système financier respectif.
Soahanitra